Ivica Racan - ancien Premier ministre croate

dimanche 29 avril 2007, mis à jour à 13:54

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Décès de l'ancien Premier ministre croate Ivica Racan
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L'ancien Premier ministre croate Ivica Racan, ex-dirigeant communiste qui avait organisé les premières élections libres en 1990 et engagé son pays sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne, est mort dimanche à l'âge de 63 ans.

Il a succombé à 03h05 (01h05 GMT) dans un hôpital de Zagreb, des suites d'un cancer du rein diagnostiqué en janvier et qui s'est généralisé, a déclaré dans un communiqué sa formation politique, le Parti social-démocrate (SDP).

"On se souviendra de lui comme d'un homme qui a ouvert la voie aux changements démocratiques en Croatie et à l'intégration du pays à l'Union européenne", a déclaré le président Stjepan Mesic.

Les rivaux conservateurs du SDP, le parti HDZ au pouvoir, a salué la "maturité politique" du disparu qui a permis au début des années 1990 de "rompre avec l'ancien système idéologique" socialiste.

Suivant ses dernières volontés, les obsèques de Racan, seront privées et ni la date ni le lieu de la cérémonie ne seront communiqués.

Racan avait démissionné le 11 avril de toutes ses fonctions au sein du parti en raison de l'aggravation de son état de santé et avait demandé aux militants de désigner un nouveau leader, ce qui sera fait lors d'un congrès en juin.

Le SDP est au coude à coude avec le HDZ dans les sondages avant les élections législatives prévues en novembre.

"UN HOMME DE COMPROMIS"

"La disparition de Racan fait que le SDP entre dans la compétition sans chef et, lorsque le nouveau dirigeant du parti sera élu, il aura du mal à former à temps une nouvelle équipe. A court terme, ce n'est pas bon pour les sociaux-démocrates", a déclaré l'analyste politique Davor Gjenero.

Racan était né en Allemagne nazie où ses parents avaient été internés dans un camp de concentration. Son père est mort en détention et sa mère a été prise en charge par une famille allemande, dans une ferme où il est né.

Après une carrière au sein de l'appareil politique communiste de l'ex-Yougoslavie, il avait permis l'organisation de premières élections libres en Croatie en 1990, qui devaient conduire à la chute du régime communiste et à la prise de contrôle du pays par les nationalistes pendant une décennie.

Revenu au pouvoir en 2000 à la tête d'une coalition de centre gauche, il s'était engagé à lutter contre la corruption et à faire entrer son pays dans l'Union européenne. Les négociations d'adhésion se sont ouvertes en octobre 2005.

Après un terrible accident de la route dans les années 70, il avait pratiquement dû réapprendre à parler et à marcher.

Contrairement au premier président de la Croatie post-communiste, l'ultranationaliste Franjo Tudjman, décédé en décembre 1999, Racan n'a pas caché son état de santé au public, qui a pu suivre ces derniers mois sa bataille contre le cancer.

"C'était un homme de compromis et le compromis était indispensable pour arracher la Croatie de l'ombre de Tudjman", a déclaré un de ses proches.