Décès de l'écrivaine italienne Oriana Fallaci
Associated Press
Rome
La journaliste et écrivaine italienne Oriana Fallaci est morte des suites d'un cancer dans une clinique privée de Florence. Elle était âgée de 76 ans. Ses entrevues et prises de position provocatrices avaient fait sa réputation, avant sa transformation en pasionaria anti-Islam.
Vivant ces dernières années quasiment en recluse à New York, Oriana Fallaci était revenue dans sa ville natale il y a quelques jours, son état ayant empiré.
Ancienne résistante et correspondante de guerre, Fallaci avait au cours de sa longue carrière journalistique acquis la réputation de mener des interviews sans compromission avec les grands de ce monde.
Elle avait ainsi interrogé l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger, le chef de la révolution iranienne l'ayatollah Khomeini ou encore le président de l'Autorité palestinienne aujourd'hui décédé Yasser Arafat.
Ses publications les plus récentes - dont La Rage et l'Orgueil publié quelques semaines seulement après les attentats du 11 septembre 2001- lui avaient valu de vives critiques sur ses prises de position contre l'Islam.
Elle était en cours de jugement depuis juin en Italie pour diffamation contre l'Islam pour un autre de ses ouvrages, La Force de la raison. Elle y accuse notamment l'Europe d'avoir vendu son âme à ce qu'elle qualifié d'invasion islamique.
Elle avait commencé sa carrière très jeune, très vite correspondante de guerre: en 1967 elle couvre la guerre du Vietnam et n'arrêtera plus, jusqu'à la première guerre du Golfe en 1991.
En 1968, blessée au cours de la répression d'une manifestation étudiante pendant les Jeux olympiques de Mexico, elle est laissée pour morte.
Figure du journalisme, elle a collaboré à de nombreux journaux et magazines du monde entier, parmi lesquels le New Republic, le New York Times Magazine, Life, Le Nouvel Observateur, le Washington Post, Look, Stern, le Corriere della sera...
Dans un de ses nombreux ouvrages, elle évoque la figure d'Alexandre Panagoulis, résistant grec dont elle fut la maîtresse et qui fut torturé et emprisonné pour avoir tenté de tuer le dictateur George Papadopoulos.
Elle attribue la mort de Panagoulis dans un accident de voiture en 1976 à l'extrême-droite militaire grecque.