Michel Conte - chorégraphe et auteur-compositeur

Le mercredi 09 janv 2008

Michel Conte, le père d'Évangeline, est mort

Jean-Christophe Laurence

La Presse

Évangeline est en deuil. Son auteur Michel Conte a succombé le 5 janvier à une crise cardiaque, aux îles Canaries, où il vivait depuis les années 80. Il avait 75 ans.

Arrivé au Canada au milieu des années 50, ce Français d'origine a vite fait sa place dans le paysage culturel québécois, que ce soit comme chorégraphe à la télé de Radio-Canada (1956-1966), créateur de comédies musicales (Monica la mitraille, Le clan) chanteur (trois albums solo) ou, tout simplement, comme auteur-compositeur à succès.

Lucille Dumont sera la première à interpréter ses chansons, dès 1963 (Les machines, Et ma vie recommence). Elle sera suivie par Monique Leyrac (La valse minute), Renée Claude (Shippagan, Viens faire un tour), Julie Arel (Kamouraska), Angela Laurier (On se balancera) et Lise Thouin (Les colombes), qui populariseront ses chansons.

Mais son plus grand succès, demeure Évangéline, hommage vibrant à l'exode acadien. «Créé» par Isabelle Pierre en 1971, ce désormais classique connaîtra un second souffle au milieu des années 90 grâce à Marie-Jo Thério puis, plus récemment, grâce à la star académicienne Annie Blanchard. Étonnamment, il n'existerait que deux autres versions officielles de cet «hymne-acadien-écrit-par-un-Français»: celle de Carolyne Jomphe et celle du groupe Les Muses.

Dans les années 70, poursuivant une quête spirituelle et ésotérique, Michel Conte s'éloigne progressivement du milieu artistique. Il troque son nom contre celui de Melki Makhandar et part s'installer aux îles Canaries où, entre deux albums de nouvel-âge, il travaille comme thérapeute énergétique.

Michel Conte était revenu pour la dernière fois au Québec l'automne dernier, pour promouvoir son autobiographie Évangéline ou l'amour en exil, parue chez VLB. Une compilation de ses plus grands succès était par ailleurs annoncée pour la fin janvier, sur étiquette XXI. Son décès pourrait repousser la date du lancement. «Je lui avais envoyé le disque avant Noël, pour avoir son opinion, lance Martin Duchesne, des disques XXI. Je n'ai jamais su s'il l'avait reçu.»