http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060127.FAP2654.html?1246
Décès de l'ancien président allemand Johannes Rau
AP | 27.01.06 | 13:42
BERLIN (AP) -- L'ancien président allemand Johannes Rau est mort dans son appartement berlinois vendredi matin, a annoncé son secrétariat. Il était âgé de 75 ans. On ignore encore la cause de ce décès mais Rau avait, au cours des dernières années, connu des problèmes de santé persistants.
Président de 1999 à 2004, il avait notamment resserré les liens entre l'Allemagne et Israël, devenant en 2000 le premier à s'exprimer en allemand à la Knesset, dans un discours émouvant de repentance pour les crimes commis par son pays contre le peuple juif exterminé par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.
"Sous les yeux du peuple d'Israël, je m'incline avec humilité devant ceux qui ont été assassinés, devant ceux qui n'ont pas de tombes où je pourrais aller leur demander pardon. Je demande pardon pour ce que les Allemands ont fait, pour moi et ma génération, pour le bien de nos enfants et petits-enfants, dont j'aimerais voir l'avenir aux côté des enfants d'Israël".
Fils d'un pasteur protestant, il était né à Wuppertal en 1931, quittant l'école pour devenir journaliste avant d'entrer en politique dans les rangs du SPD. Maire de Wuppertal en 1969, il devint en 1978 gouverneur de son Land natal de Rhénanie-Westphalie, le plus peuplé et le coeur industriel de l'Allemagne, poste qu'il occupa 20 ans.
Il avait été le candidat malheureux des sociaux-démocrates à la chancellerie face à Helmut Kohl en 1987, candidat malheureux également à la présidence en 1994. Mais il réussit à la deuxième tentative, malgré les inquiétudes liées à sa santé: ablation d'un rein en 1992, et intervention à l'estomac en 2000.
Par ses fréquents voyages à l'étranger, il fut la voix morale d'une Allemagne moderne et réunifiée. Sur le plan intérieur, il s'impliqua dans le débat sur l'immigration, se faisant l'arbitre face à la montée du sentiment xénophobe. En 2003, il avait suscité des critiques en intervenant dans le débat sur le voile, affirmant que s'il était interdit à l'école, les symboles religieux chrétiens et musulmans devaient l'être également.
Il décida de ne pas chercher à se faire réélire, cédant la place en 2004 au conservateur Horst Koehler. AP