Kenneth Lay (Enron) meurt dans son lit !

mercredi 5 juillet 2006 à 17 h 20

Enron
Kenneth Lay est mort

L'ancien président et chef de la direction d'Enron, Kenneth Lay, est décédé à 64 ans.

Il se trouvait dans sa résidence d'Aspen, au Colorado, avant d'être transporté par la police à l'hôpital, où il est décédé deux heures plus tard. Un porte-parole de la famille a affirmé qu'il semblait avoir succombé à une crise cardiaque. Les résultats de l'autopsie seront connus plus tard cette semaine.

En mai dernier, le fondateur du courtier en énergie de Houston, au Texas, avait été reconnu coupable des six chefs d'accusations de fraude et de conspiration qui pesaient contre lui dans l'un des plus grands scandales financiers survenus aux États-Unis. Lors du procès, il avait soutenu qu'il ignorait tout des malversations et avait plaidé son innocence jusqu'à la fin.

Sa sentence devait être prononcée cet automne. Selon les experts, il encourait une peine d'emprisonnement allant de 25 à 40 ans pour fraude et complot.

Une fraude magistrale

Alors que la valeur boursière d'Enron avait atteint un sommet de 110 milliards de dollars américains, la découverte de malversations comptables a provoqué la chute de l'entreprise. La faillite qui a suivi, en décembre 2001, a ruiné des milliers d'actionnaires, envoyé 5600 employés au chômage et provoqué la perte de quelque 2,2 milliards de dollars investis dans des fonds de pension.

C'est Kenneth Lay qui était alors président du groupe. Quelques mois auparavant, il avait brièvement cédé sa place, qu'il occupait depuis 1986, à Jeffrey Skilling (lui aussi reconnu coupable), mais était demeuré président du conseil d'administration. Il avait réintégré ses fonctions à l'été 2001.

Tout au long de son règne, il a affiché sa confiance dans l'avenir de l'entreprise, encourageant les employés à acheter les actions de l'entreprise. De son côté, il avait vendu pour plus de 300 millions de dollars de ses titres entre 1989 et octobre 2001.

L'homme d'affaires texan était un proche du président George W. Bush, qui le surnommait « Kenny Boy ». Il avait d'ailleurs été un généreux donateur de ses campagnes électorales, en 1993, pour le poste de gouverneur du Texas, puis lors de l'élection présidentielle de 2000.