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Jean-Paul Desbiens (1927 - 2006)
Le frère Untel est mort
Dans les années 60, il a vertement critiqué l'état du français parlé au Québec et la qualité de l'éducation, jugée archaïque, prodiguée dans les écoles. Penseur, polémiste, Jean-Paul Desbiens est mort dimanche soir à l'hôpital Laval de Québec. Le frère mariste allait avoir 80 ans en 2007.
Par ses constats et ses critiques au sujet de la société québécoise d'alors, l'auteur des Insolences du frère Untel, paru en 1960, a été l'un des artisans de la Révolution tranquille.
À la suite de la parution de son best-seller, le provincial des maristes défend à Jean-Paul Desbiens d'écrire ou de parler publiquement, lit-on dans lit-on dans le site Web des Archives de Radio-Canada.ca.
L'interdiction est levée peu après et, le 21 novembre 1960, il dévoile son identité à la télévision de Radio-Canada.
De retour au pays en 1964, le frère Untel devient l'un des architectes de la réforme du système scolaire. Il devient notamment directeur de l'enseignement primaire et secondaire au jeune ministère de l'Éducation.
De 1970 à 1972, il est éditorialiste en chef au quotidien montréalais La Presse. Par la suite, il y signe une chronique hebdomadaire, de 1984 à 1989.
Au cours de sa vie, il a publié de nombreux essais et n'a cessé de livre ses réflexions sur la société québécoise.
Domicilié à Québec
Né en 1927 à Métabetchouan, au Lac-Saint-Jean, Jean-Paul Desbiens est le deuxième de cinq enfants. Il entre chez les frères maristes en 1944. De 19 à 25 ans, ce fils de bûcheron séjourne en sanatorium pour vaincre une tuberculose.
En 1958, il obtient une licence en philosophie de l'Université Laval. Il a aussi fait des études de théologie et de philosophie à Rome et à Fribourg, en Suisse.
Trente ans plus tard, Jean-Paul Desbiens est fait Chevalier de l'Ordre national du Québec.
Jean-Paul Desbiens était retraité de l'enseignement depuis 1991. Il habitait au collège Notre-Dame-de-Foy, à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue ouest de Québec.
En octobre 2004, l'Université du Québec à Montréal lui a décerné un doctorat honorifique, son troisième.