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Mise à jour le mercredi 8 novembre 2006 à 23 h 03
Décès d'Émile BoudreauUn des plus importants syndicalistes du Québec, Émile Boudreau, est décédé à l'âge de 90 ans, mercredi. Il a milité toute sa vie et pris une part active dans la nation québécoise sur les plans politique, social et syndical.
Intéressé par les questions de la santé et de la sécurité au travail, M. Boudreau est considéré comme un des artisans de la loi qui a créé la CSST en 1979.
Henri Massé, de la Fédération des travailleurs du Québec, a loué sa ténacité et la constance de ses convictions qui ont toujours suscité l'admiration dans les rangs syndicaux. Directeur du volet santé-sécurité de la FTQ de 1977 à 1983, Émile Boudreau a aussi contribué à l'écriture d'une Histoire de la FTQ, publiée en 1987.
Officiellement à la retraite en 1982, le militant a continué jusqu'à tout récemment de défendre les travailleurs victimes de lésions professionnelles.
BiographieÉmile Boudreau naît en 1915 à Petit Rocher, au Nouveau-Brunswick. Alors qu'il est tout jeune, son père subit de graves difficultés financières à la suite d'un accident de travail à La Tuque. Il est donc en contact très tôt avec les difficultés des travailleurs accidentés de milieu modeste.
La vie engagée d'Émile Boudreau, telle que racontée dans son autobiographie Un enfant de la grande dépression, commence en Abitibi dans les années 1940. Mineur à Normétal, il est élu secrétaire de l'Association des employés dès 1944. En 1950, le regroupement se saborde au profit du Syndicat des Métallos, dont il devient membre permanent jusqu'en 1977.
Au cours de ces 27 années, il participe à la lutte pour l'accréditation syndicale des mineurs de Murdochville et comprend la nécessité pour les travailleurs de s'unir pour défendre leurs intérêts.
Sa carrière politique est tout aussi remplie. Il se joint au Nouveau Parti démocratique en 1958, et joue un rôle important dans la création du Parti socialiste du Québec, qui survivra de 1963 à 1966. Il se joint au Parti québécois en 1968, mais le quitte en 1973 quand le PQ décide de ne pas admettre les syndicats en son sein.