Léon Bellefleur - peintre québecois

Le vendredi 23 fév 2007

Léon Bellefleur, le doyen des peintes québécois, n'est plus
Mario Cloutier
Léon Bellefleur, le doyen des peintres québécois à 97 ans, s'est éteint dans la nuit de mardi à mercredi au pavillon Alfred-Durocher de l'Institut gériatrique de Montréal. L'artiste souffrait d'Alzheimer depuis quelque temps, mais il a été emporté par une pneumonie.

«Il a été actif longtemps en faisant des gouaches jusqu'en 2005. Hier soir à son chevet, nous lui avons dit de bien belles choses avant de le laisser vers 22 h», confie une grande amie de la famille, Nicole Richard, dernière, avec son mari, à avoir vu le peintre vivant.

Durant 25 ans, Léon Bellefleur a d'abord enseigné. En 1954, il se retire pour se consacrer entièrement à sa pratique artistique. Il avait adhéré quelques années plus tôt à Prisme d'yeux, le manifeste d'Alfred Pellan qui réagissait aux automatistes. Il découvre à cette époque les surréalistes et André Breton qui devient un ami.

Les années 50 représentent sa grande période. Il expose de plus en plus et touche à tout: dessin, peinture, estampe, eaux-fortes et lithographie. En 1960, il fait partie de la délégation canadienne - avec Borduas et Riopelle entre autres - qui obtient un prix de présentation au musée Guggenheim de New York.

Inspiré par Miro et Klee, il aura été le tout premier lauréat du prix Paul-Émile-Borduas décerné par le gouvernement québécois en 1977.

Selon le critique et commissaire indépendant, Gilles Daigneault, Léon Bellefleur «était diaboliquement habile, c'était un séducteur, dans sa peinture s'entend». «Il y avait chez Bellefleur une espèce de poésie ou une semi-figuration où les gens voyaient toutes sortes de choses, d'autant plus que les titres de ses toiles étaient toujours très poétiques. C'était une peinture très conviviale et accessible», explique M. Daigneault.

Selon lui, le peintre aurait pu travailler davantage avec les automatistes plutôt que de s'y opposer. Il était notamment ami des Marcelle Ferron, Gilles Héneault, Roland Giguère. Somme toute, il aura surtout été un artiste heureux qui a peint de façon continue pendant 50 ans. Une cérémonie hommage aura lieu le 20 avril prochain. Le lieu sera précisé ultérieurement.