Le jeudi 20 sept 2007
Décès du juge à la retraite Carrier Fortin
Claude Plante
La Tribune
SHERBROOKE
L'honorable juge Carrier Fortin, à la retraite, est décédé mercredi à Sherbrooke à l’âge de 92 ans.
Il avait été député libéral de Sherbrooke, en 1962, puis ministre du Travail, de 1963 à 1966. Il a agi à titre de juge à la Cour supérieure jusqu'à sa retraite en 1990.
Carrier Fortin avait commencé sa carrière d’avocat, à Asbestos, en 1941, il a lui aussi fondé un journal. Il l'a baptisé Le Citoyen et y a collaboré.
Déménagé à Sherbrooke, l'année suivante, il n'a pas tardé à s'impliquer dans divers organismes dont l'Action catholique et l'OTJ.
Si bien qu'un jour, on lui a demandé de présenter sa candidature à un poste de conseiller municipal, pour le quartier centre. Il a accepté. Il a été élu.
Son implication sociale, explique-t-il, a des racines jusqu'au Séminaire de Québec où, jeune séminariste, il vouait un immense respect à son directeur de conscience et professeur d'histoire, l'abbé Savard.
Comme son père aussi, Carrier Fortin a fait de la politique provinciale. En 1962, il s'est fait élire sous la bannière libérale, battant à plate couture le pourtant populaire maire de Sherbrooke, Armand Nadeau.
Le premier ministre, Jean Lesage, lui a confié l'important ministère du Travail.
Fort de ce premier succès, le jeune ministre s'est ensuite attaqué à la rédaction d'un premier Code du travail. Le projet de loi a même été adopté à l'unanimité à l'Assemblée nationale. Même le malcommode Maurice Bellemare s'y est rallié.
En 1966, il a été victime de la vague unioniste. Il a été battu par un jeune avocat, Raynald Fréchette. Curieusement, comme lui, Raynald Fréchette sera ministre du Travail et, plus tard, juge à la Cour supérieure.