Décès de Claude Faraldo, cinéaste contestataire, à l'âge de 71 ans
PARIS, 31 jan 2008 (AFP) - 31/01/2008 17h07 - Cinéaste autodidacte et contestataire, auteur d'une douzaine de films joyeusement provocateurs, d'inspiration anarchiste tels que "Bof", "Themroc" ou "Deux lions au soleil", le réalisateur Claude Faraldo est décédé mardi à l'âge de 71 ans, a-t-on appris jeudi auprès de son agent.
Né à Paris le 23 mars 1936, Claude Faraldo avait exercé divers petits métiers avant de venir au cinéma dans les années 60 et 70, où s'était épanoui son esprit radicalement contestataire.
Il a été inhumé ce jeudi "dans le Midi, en toute intimité", a indiqué à l'AFP son agent, Pierrette Panou.
L'un des rares cinéastes français à revendiquer une origine prolétarienne, Claude Faraldo a signé entre 1965 et 2000 une douzaine de titres ("La jeune morte", "Tabarnac", "Deux lions au soleil", "Flagrant désir") qui forment une oeuvre placée sous le signe de la rébellion et du refus des conformismes.
Parmi les plus connus figurent "Bof ou l'anatomie d'un livreur", une truculente pochade avec Marie Dubois et Paul Crauchet, jugée très provocante à sa sortie en 1971 : l'histoire d'un ouvrier décidant, au nom du droit à la paresse, de changer de vie.
L'année suivante, il clouait au pilori la société de consommation dans un autre film controversé, "Themroc", joyeuse farce montrant la révolte radicale d'un peintre en bâtiment, vieux garçon, incarné par Michel Piccoli.
Après un incident avec son patron, celui-ci s'enfuyait en rugissant et poussait les habitants de son quartier à retourner à l'âge des cavernes - grognements, borborygmes et rugissements remplacent les dialogues dans ce film, où les rapports mère-fils, frère-soeur, employeur-salarié sont mis en pièces.
Après l'échec de son long-métrage "Tabarnac" en 1974, il avait travaillé pour la télévision, signant notamment "Le Serpent vert" et "Tête de pioche" dans les quartiers populaires de Marseille.
Le Festival de cinéma d'Alès, Itinérances, qui lui avait rendu hommage en 2006, regrette jeudi dans un communiqué la disparition d'un "cinéaste autodidacte, qui s'était emparé de cet art avec une énergie farouche, donnant à intervalles réguliers des nouvelles de la famille, du monde ouvrier, de la société française".
Claude Faraldo s'était "imposé dans les années 70 comme un des principaux représentants d'un cinéma contestataire, un cinéma de la rebellion et du refus des conformismes", dit le festival.