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 Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé)

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La Camarde
Raton Curieuse
La Camarde


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MessageSujet: Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé)   Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé) EmptySam 12 Avr - 17:27

La Sentinelle (Sénégal)
Aimé Césaire nous a quitté
Publié le 10 avril 2008 à 23h16

Selon nos informations, le poète Aimé Césaire serait décédé jeudi soir à l’âge de 94 ans.

Il avait été admis mercredi après-midi à l’hôpital Pierre Zobda-Quitman, à Fort-de-France, en Martinique, pour "un certain nombre d’explorations". Aimé Césaire était, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, l’un des chantres de la "négritude". Il était maire honoraire de Fort-de-France, après avoir administré la ville martiniquaise de 1945 à 2001. Il a aussi été député de Martinique durant plus de cinquante ans.

Nous vous proposons de lire l’hommage que lui avait rendu le philosophe écrivain Hamidou Dia en juillet dernier, à l’occasion de la célébration de son 94ème anniversaire.

POUR CESAIRE

"Je ne sais quel gré ce peuple me saura, mais je sais qu’il faut autre chose qu’un commencement, quelque chose comme une naissance" Aimé Césaire

Maître, Au seuil miraculeux de vos 94 printemps (26 juin 2007), je suis particulièrement heureux de vous souhaiter joyeux anniversaire. Pour le Sénégalais que je suis, vous êtes pour moi la référence absolue : votre poésie m’a éveillé au monde alors que j’étais adolescent et depuis vous m’êtes d’un compagnonnage utile.

Avec vos amis Senghor à la récade d’ivoire et Damas « feu sombre toujours » vous avez ouvert dans la littéraire universelle un nouveau continent : celui de la négritude avec ses divers départements : antillanité, créolité, authenticité etc. Si, aujourd’hui, j’ai la claire conscience d’être un Nègre fondamental, c’est à vous que je le dois. Maintenant que les identités faibles et les citoyennetés rétives sont menacées par une mondialisation dangereusement déstructurante, votre message fort et fraternel – toujours - est d’une actualité dramatique. Il n’est que de relire le discours.

Quand je vous ai rencontré pour la dernière fois en 2006 pour la célébration de vos 93 ans, j’ai ressenti une émotion et un bonheur qui m’étaient inconnus jusqu’alors. Vous habitez une double blessure et une forte conviction qui sont devenues miennes : les Antilles échouées, l’Afrique meurtrie et l’inébranlable force de regarder demain. Je vous sais gré de m’avoir appris à habiter ces blessures. « Comme l’écharde dans la blessure, comme un fétiche tutélaire au centre du village ».

Au- delà des vicissitudes historiques et des circonstances particulières dans lesquelles est né le mouvement de la Négritude, c’est l’universalité de votre message qui m’importe et me rend vigile. Je pense au propos de votre ancien élève, l’illustre et incandescent Frantz Fanon qui écrivait 5 jours avant sa mort intervenue le 6 juin 1961, ceci : « nous ne sommes rien sur terre si nous ne sommes pas d’abord les esclaves du cause : celle des peuples, celle de la justice et celle de la liberté ». Vous êtes l’homme des grandes causes et des grands combats, dans la constance et la hauteur. Vous êtes le Nègre fondamental, le révolté indomptable et toujours debout. Debout dans la cale. Debout et libre. Récusant dans le même mouvement la négraille, les négreries et les négriers. Votre Négritude est un nouvel humanisme construit sur les cendres de l’anthropologie coloniale et le cadavre encore ductile de l’humanisme des lumières qui est arrivé au bout de ce qu’il peut. Votre humanisme, parce que conscient qu’il ne peut atteindre sa totale assomption si elle laissait une partie de l’humanité – si infime soit-elle – au bord du chemin , est véritablement universel.

Je suis un poète de la quatrième génération, qui n’a pas tué le père, ni envie de le faire, - ce qui est du reste conforme à la sagesse de mes racines- contrairement à ceux qui semblent se méprendre sur la véritable portée de votre propos. Je ne souhaite pas, cependant, être un simple épigone : je veux continuer les maîtres sans les imiter en pansant les blessures sacrées, en approfondissant vos intuitions fécondes, en me déprenant des fausses idoles, en jetant, après mûr inventaire, « pardessus bord mes faussetés authentiques, par-dessus bord mes richesses pérégrines ». En les laissant en pâture aux herméneutes de la dernière saison sèche.

Néanmoins, Maître, je souhaite, et je l’espère même, la mort de la Négritude et de ses divers départements, une fois effacés tous les rires banania – ce dont je ne suis pas encore totalement sûr ! Le professeur Amadou Ly a dit, à juste titre, que la Négritude mourra avec le dernier Nègre. Et ce jour viendra quand l’humanité réconciliée enfin avec elle-même, se résoudra à étancher la soif universelle et rassasier la faim universelle. Et ce jour là « vous reviendrez au festin des prémices » avec des habits de lumière du haut de votre île veilleuse.

Insulaire poète solaire, je viens du Sénégal porteur de la récade bicéphale de l’ambassadeur du peuple noir avec les hoquets féconds de « feu sombre toujours ». Récades et hoquets dorénavant fermes en vos mains comme des résolutions nouvelles. Soyez assuré que nous suivrons le chemin tracé, fort d’un double viatique. Le vôtre d’abord : « mais le faisant mon cœur, préservez moi de toute haine, ne faites point de moi cet homme de haine pour qui je n’ai que haine ». Celui de Senghor ensuite : « je n’ai haï que l’oppression, ce n’est pas haïr que d’aimer son peuple. Je dis qu’il n’y pas de paix armée, de fraternité sans égalité : j’ai voulu tous les hommes frères ».

Avec ce double viatique, si nous ne désertons pas nos responsabilités, si nous revenons vers la hideur désertée des plaies de nos peuples avec l’entêtement d’une conjuration de racines ; alors, nous ouvrirons, conformément à votre souhait, sous d’autres cieux, nos yeux et ceux de nos fils : hors des jours étrangers et des ères proconsulaires. En participant à l’élucidation de notre humaine condition et en contribuant à rendre intelligibles nos réalités, vous êtes désormais essentiel à notre horizon d’hommes. Je vous dis joyeux anniversaire, Papy, joyeux anniversaire Césaire. Toujours Aimé.

Hamidou Dia, philosophe écrivain


Dernière édition par La Camarde le Jeu 17 Avr - 22:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Décès de Césaire : confusion totale à Fort de France   Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé) EmptySam 12 Avr - 17:28

L'Express

jeudi 17 avril 2008, mis à jour à 13:09

Aimé Césaire, le poète de la "négritude", est mort
Reuters
L'écrivain Aimé Césaire, mort jeudi à l'âge de 94 ans, était une figure du mouvement anti-colonial, et surtout le poète de la négritude.

Il fut en outre élu de sa Martinique natale pendant plus d'un demi-siècle.

Né dans une famille modeste de sept enfants le 25 juin 1913 à Basse-Pointe, il était par son oeuvre, avec d'autres écrivains comme le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, à l'origine du concept de négritude, dans les années 30.

Il s'agissait, en défendant les racines africaines des noirs, de combattre le racisme et l'assimilation culturelle amenée par le colonialisme.

Il avait été député de manière ininterrompue entre 1946 et 1993, et maire de Fort-de-France de 1945 à 2001. Communiste jusque dans les années 1950, il s'était ensuite éloigné du PCF et avait fondé en 1957 le Parti progressiste martiniquais.

C'est dans le journal L'Etudiant noir, créé en 1934 avec d'autres écrivains africains et antillais, que le concept de négritude, qui exprime selon ses termes la "solidarité de la diaspora au monde africain" apparaît pour la première fois. Aimé Césaire poursuit alors des études de lettres à Paris.

En 1935, alors qu'il entre à l'Ecole normale supérieure, événement à l'époque rarissime pour un enfant des Antilles, il commence à écrire "Cahiers d'un retour au pays natal", qui restera une de ses oeuvres les plus connues où il dénonce le colonialisme.

"Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-panthères, je serais un homme-juif, un homme-hindou-de-Calcutta, un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas", y écrit-il.

"CHOSIFICATION"

Aimé Césaire s'inscrit aussi dans le mouvement surréaliste de l'après-guerre et rencontre son fondateur français, André Breton, qui prône l'anticonformisme et la rébellion.

Enseignant dans un lycée de Fort-de-France pendant la Seconde guerre mondiale, il entame à la Libération une longue carrière politique marquée par la lutte contre le colonialisme, exprimée notamment en 1950 dans un "discours sur le colonialisme" qui fera date.

"Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme", y écrivait-il.

Il continue son oeuvre littéraire parallèlement à sa carrière politique et sa pièce "La tragédie du roi Christophe", publiée en 1963, sera interprétée dans toute l'Europe. Son oeuvre, forte d'une quinzaine de recueils de poésies, pièces de théâtres et essais, a été traduite dans de nombreuses langues.

Jusqu'à la fin de sa vie, Aimé Césaire est resté une figure respectée et incontournable que tous les dirigeants politiques en déplacement aux Antilles se devaient de rencontrer.

Alors qu'il se prêtait volontiers à ces entretiens, il avait refusé en 2005 de rencontrer Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, en raison de la loi sur le rôle "positif" de la colonisation, qui sera plus tard abrogée.

Ce dernier lui avait écrit en juin 2007, après son élection, pour son 94e anniversaire, déclarant : "Outre l'écrivain et le poète, nos compatriotes voient en vous le porteur d'un message de paix de tolérance et d'ouverture au monde".

Consécration symbolique, sa définition de la colonisation comme une "chosification" est désormais retenue par le Petit Robert, depuis le mois de février, après une polémique sur une première définition jugée trop positive.

Thierry Lévêque


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MessageSujet: Décès confirmé   Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé) EmptyJeu 17 Avr - 22:30

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MessageSujet: Re: Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé)   Aimé Césaire - poète antillais (décès confirmé) EmptyVen 18 Avr - 6:36

Élise, Mawie81 et Pyromanes marquent 6 points chacun.
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