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 Émilie Mondor (1981-2006)

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La Camarde
Raton Curieuse
La Camarde


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MessageSujet: Émilie Mondor (1981-2006)   Émilie Mondor (1981-2006) EmptyMar 12 Sep - 8:49

Cyberpresse

Le lundi 11 sept 2006
ÉMILIE MONDOR 1981-2006

Une immense perte pour le sport au Québec et au Canada

Sophie Allard

«Je vis mon rêve. J'ai toujours eu l'idée de courir un marathon derrière la tête», confiait Émilie Mondor à La Presse en juillet, quand elle a annoncé qu'elle délaissait la piste pour l'épreuve mythique du marathon.

L'athlète québécoise, âgée de 25 ans, comptait vivre son baptême sur 42,195 km au prestigieux marathon de New York, le 5 novembre prochain. Perfectionniste et très organisée, elle avait tout prévu pour que son rêve devienne réalité. Tout, sauf la mort.

Émilie Mondor a perdu la vie dans un tragique accident de voiture samedi en fin de journée dans la région de Hawkesbury, en Ontario. Elle se faisait une joie de se rendre au conventum du collège Saint-Sacrement, à Terrebonne. Roulant à haute vitesse sur la 417, selon la police, elle a soudainement perdu la maîtrise de son véhicule qui a embouti des arbres après plusieurs tonneaux. Comme elle ne portait pas sa ceinture de sécurité, elle a été éjectée sous la force de l'impact.

L'accident est survenu vers 16 h 30 et Mondor a succombé à ses blessures cinq heures plus tard, à 21 h 28 exactement. À peine quinze minutes avant que ses parents, résidant à Mascouche, n'arrivent à son chevet. «Les policiers nous ont dit qu'elle avait eu un grave accident et qu'elle était dans un état critique. Nous nous sommes immédiatement rendus à l'hôpital. Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard. Elle devait passer la fin de semaine à la maison», a confié entre deux sanglots son père François Mondor, joint hier à son domicile.

La coureuse aurait tenté à deux reprises de corriger la trajectoire de sa voiture, après un dérapage dans l'accotement de gravier. En vain. «Quand les secours sont arrivés, la conductrice était inconsciente. Elle avait d'importants traumatismes à la cage thoracique. Elle respirait avec peine. Elle a été transportée à l'Hôpital civique d'Ottawa par ambulance aérienne», a expliqué le constable Pierre Dubois, du détachement de Hawkesbury de la Police provinciale de l'Ontario.

Mondor s'était installée à Ottawa il y a trois semaines pour se rapprocher de son nouvel entraîneur, Ken Parker. «Lors de la Fête du travail, nous étions allés l'aider à assembler ses meubles. Elle venait de s'acheter un condo, elle avait passé tout l'été à Mascouche. La famille, c'était sacrée pour elle», a poursuivi M. Mondor, des trémolos dans la voix.

L'athlète laisse aussi dans le deuil sa mère Nicole Demers et ses deux soeurs, Marie-Christine, 21 ans- une des meilleures volleyeuses de plage au pays-, et Véronique, 18 ans, une artiste. «Nous allions souvent prendre des marches ensemble le soir, avant le coucher. C'était son rituel. Elle ne pouvait jamais rester en place. Petite, elle a joué au soccer et au volleyball. En canot de rivière, j'étais bon à rien, mais quand j'embarquais avec elle, elle prenait le contrôle et je me sentais en sécurité.»

Émilie tenait à performer dans tout ce qu'elle entreprenait, ajoute son père. «C'était une fille très passionnée. Quand elle se fixait un but, elle faisait tout pour y arriver. Elle étudiait en biologie. Elle était très articulée, toujours avide de connaissances, elle lisait beaucoup. Elle ne sortait pas beaucoup, elle était très solitaire. Son monde, c'était l'athlétisme.»

Martin Goulet, chef de la direction technique nationale pour Athlétisme Canada, parle d'une immense perte pour le sport au Québec et au Canada. Il a été un entraîneur marquant dans la carrière d'Émilie Mondor.

«Parmi les athlètes de haut niveau que j'ai côtoyés au cours de ma carrière, Émilie faisait certainement partie de ceux et celles chez qui la flamme de la compétition brillait le plus fort, a-t-il dit au téléphone. Elle était une compétitrice féroce, mais pour elle la haute performance était d'abord et avant tout un absolu, une quête personnelle, une affaire entre elle et le chrono. Sa passion pour le sport était profondément intime, intense et il y avait là quelque chose de presque spirituel.»

Sa passion extrême était attachante, mais parfois agaçante, souligne Goulet. «Certains auraient pu dire qu'elle était excessive. Ce feu brûlant lui a peut-être parfois fait faire de mauvais choix, comme par exemple revenir trop rapidement après une blessure. Mais elle avait un talent exceptionnel. Je crois qu'elle était vouée à une longue carrière. À 25 ans, ses meilleurs résultats étaient devant elle. Au moins jusqu'aux Jeux olympiques de Londres en 2012.»

Mondor a téléphoné à Martin Goulet la semaine dernière pour s'enquérir du record québécois sur 21,1 km. Dans sa préparation pour New York, elle devait participer sous peu à un demi-marathon à Philadelphie. «Pas question pour elle d'y aller à moitié, lance Martin Goulet. Elle avait assurément le potentiel de fracasser les records québécois et canadiens, même si je trouvais que son changement de carrière était trop rapide. Qu'importe, je l'ai toujours soutenue. On ne pouvait faire autrement.»

Le maire de Mascouche, Richard Marcotte, a lui-même téléphoné à La Presse pour rendre hommage à cette «citoyenne exemplaire». «On vient de perdre quelqu'un de la famille. Malgré ses succès internationaux, Émilie n'a jamais eu la grosse tête. Par des conférences dans les écoles de la région et par son apport à la Fondation du maire, elle a toujours redonné aux jeunes ce qu'elle avait reçu, a affirmé le maire. Elle était spontanée et soucieuse de l'environnement. Elle m'a déjà dit qu'elle avait horreur de recevoir des fleurs, qu'on devrait plutôt penser à planter des arbres pour lui faire plaisir.» Désireux d'organiser de grandes funérailles avec l'accord de la famille, le maire en aura sûrement pris bonne note.

Hier matin, les partipants du Festival de la santé de Montréal ont appris, sur le pont Jacques-Cartier, avant le début du marathon, la mort d'Émilie Mondor. Un long silence a suivi l'annonce de la tragédie.
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Émilie Mondor (1981-2006)
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