Décès d'Albert Ellis, un des pères des thérapies comportementales
Albert Ellis, un des pères des thérapies cognitives et comportementales, est décédé mardi à l'âge de 93 ans à New York, indique mercredi le site de l'Albert Ellis Institute qu'il avait fondé.
Déçu par l'approche psychanalytique de Freud qu'il considérait comme une perte de temps, Albert Ellis avait développé aux Etats-Unis une thérapie plus directe et interventionniste invitant le patient à remplacer ses émotions nuisibles par des comportements nouveaux.
A la fin des années 50, ce praticien, spécialisé à ses débuts comme thérapeute du mariage et du sexe, a fondé la thérapie "émotivo-rationnelle comportementale" (REBT, Rational Emotive Behavior Therapy).
Iconoclaste, auteur de 75 livres --dont "How to live with a neurotic" ("Comment vivre avec un névrosé") et "Sex without guilt" ("Le sexe sans culpabilité")--, il a tenu pendant 30 ans des conférences hebdomadaires tous les vendredi à New York où il partageait, avec humour et provocation, sa théorie et son expérience.
Critiqué à ses débuts notamment pour son rejet des théories freudiennes, il est devenu très populaire aux États-Unis et au Canada où les psychologues le plaçaient parmi les psychothérapeutes les plus influents.
Né à Pittsburgh (Pennsylvanie, est) en 1913 dans une famille juive, il aimait à raconter une expérience qui avait forgé son approche thérapeutique. À 19 ans, rongé par la timidité, il avait décidé de s'adonner à un exercice: assis sur un banc dans un parc, il se devait de parler à chaque femme qui s'assoierait près de lui. En un mois, il se targuait d'avoir ainsi adressé la parole à 130 femmes. "30 se sont sauvées mais j'ai parlé aux 100 autres. Aucune n'a vomi ni appelé la police", racontait-t-il au journal The Times, il y a quelques années.